L'imitateur : de 2000 à nos jours

Le 10 juin 2000, Marc Laficelle, (ébéniste), trouve sur la porte de son atelier une tête, 15 ans après la découverte de la dernière. Croyant à une blague mais appréciant l'objet, il la laisse en place. Trois mois plus tard, à l'autre bout de l'île, dans le hameau de Grande-Plate, on en trouve une deuxième puis une troisième en novembre de la même année (et jusqu'à 15 à ce jour). Il a bien fallu se rendre à l'évidence, vu le nombre et la qualité de celles-ci, il ne s'agit pas d'un hommage ni d'un canular. Et si c'était le cas, il faut reconnaître qu'il serait d'envergure !

Un copieur, un disciple ?
La question qui se pose, outre l'identité de l'auteur (toujours inconnu à ce jour), ce sont évidement ses motivations. Elles ne sont pas mercantiles puisqu'aucune œuvre est mise en vente et il n'y a pas de pas de recherche du fameux « quart d'heure de célébrité » puisque l'on peut avancer sans risque que l'auteur, s'il est toujours vivant, souhaite rester inconnu. On peut comparer ce principe éminemment sympathique aux actions des artistes de rue, qui offrent leurs œuvres au regard des passants.

Ceci étant dit, si les pièces des deux séries sont très ressemblantes et dans le même esprit, on constate malgré tout quelques différences significatives:
- il semble que l'attribution à une personnalité ne soit plus systématique. Mais il est possible que l'on manque de références et du recul nécessaire pour une analyse pointue et attribuer, s'il y a lieu, attribuer ces têtes à des personnalités de l'île.
- elles sont maintenant plus proches des bas reliefs que des volumes. On les trouve le plus souvent posées ou vissées contre un mur, une porte, plus rarement posées sur un poteau.
- s'il emploie les mêmes matériaux, on note une présence plus importante de la couleur. Là où il n'y avait presque que du bois et du métal, rouillé ou non, des couleurs vives ont fait leur apparition et sont presque systématiquement présentes.
- on peut constater un glissement progressif vers l'abstraction. À l'exception de quelques-unes, la ressemblance avec une tête n'est plus aussi évidente que pour celles de la première série.

Un site internet, dont on ne connaît pas l'auteur rescense toutes ces têtes.
Est-ce l'auteur des têtes lui même (mais logiquement uniquement celles de la deuxième série), un enfant ou petit-enfant, un collectionneur, un galeriste anonyme (un concept particulier), un universitaire...
Pour le savoir, il faudrait qu'une plainte soit déposée pour obliger l'hébergeur à donner les coordonnées de son auteur. Mais personne a jugé bon de lancer une telle action qui devra être jugée recevable par un juge, ce qui est loin d'être acquis. Et, il faut bien le reconnaître, pas très raisonnable !